En
1957, Eloie comptait environ 150 habitants et les paroissiens se rendaient
à l’église de Grosmagny pour assister aux différents
offices religieux.
A cette époque, peu
de familles possédaient une voiture et les déplacements jusqu’à
Grosmagny se faisaient souvent à pied.
La nécessité
d’avoir un lieu de culte à Eloie s’imposait et les élus ont
cherché une solution peu onéreuse, avec Edmond Fesselet,
curé de la paroisse de Grosmagny-Eloie de 1950 à 1984.
Une opportunité se
présenta
: un bâtiment en bois qui avait servi de logement à
une famille d’agriculteurs alsaciens, sinistrés de la guerre de
1939-45, disponible à Pulversheim, dans le Haut-Rhin.
A la fin de l’hiver 1956-57,
une équipe d’éloyens se rendit sur place pour le démonter.
Les différents éléments
furent chargés dans un camion prêté par l’entreprise
de transports Ducotey-Galland, d’Eloie.
Au cours de ce démontage,
il y eut quelques incidents sans gravité, notamment la chute d’un
panneau qui blessa légèrement le maire, Jean-Baptiste Ulysse
Putod, très impliqué dans cette action.
L’édification de
cette construction se fit sur des parcelles de terrains contiguës,
données à la commune par trois familles d’Eloie :
les familles Bailly, Oriez Joseph et Couchot Armand.
Ces dons et travaux bénévoles
témoignent de la réelle solidarité qui liait les habitants
de cette petite communauté rurale.
L’assemblage des différents
panneaux et éléments réalisé, il ne restait
plus qu’à mettre sur le bâtiment le symbole du christianisme
: la croix.
Joseph Jund, père
d’Armand Jund (maire d’Eloie de 1966 à 2001), se chargea de la fabrication
d’une croix en fer forgé et la fixa sur la façade.
Eloie
ayant enfin sa chapelle, il ne manquait plus que le clocher.
Ce fut chose faite quelques
années plus tard lors d'une extension du bâtiment scolaire.
C’est en effet la cloche
attenante à l’école publique qui fut transportée et
installée à côté de la chapelle sur ses piliers
et coussinets d’origine.
Mais cette cloche était
trop tentante pour les jeunes éloyens et elle se mit à sonner
à tout moment du jour et de la nuit, au grand dam de la population.
Pour mettre un terme à
ces espiègleries, on mura l’édifice et la cloche ne sonna
plus de façon intempestive. |
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Selon la volonté du
curé Edmond Fesselet, cette chapelle devait être utilisée
prioritairement pour l’exercice du culte, mais aussi comme lieu de rencontres
et de convivialité.
C’est pourquoi, elle fut
régulièrement transformée en salle des fêtes.
On y organisa des repas,
des pièces de théâtre ; on y fêta
carnaval, les rois, Noël ; on y joua au tarot, à
la belote, aux dames …
Bref, cette salle fut très
appréciée et facilita l’émergence d’une vie associative
très riche, prélude à la construction de la Maison
du Temps Libre, inaugurée en décembre 1985.
La chapelle retrouva alors
sa vocation première.
Elle fut utilisée
exclusivement pour l’enseignement du catéchisme et les célébrations
liturgiques, au sein de la paroisse de Grosmagny-Eloie.
La commune d’Eloie, propriétaire
du bâtiment, en assurait toujours l’entretien et le chauffage (poêle
à fuel, puis convecteurs électriques).
Lors de la création
de la paroisse Sainte Madeleine, en 2007, la chapelle d’Eloie devint naturellement
l’un de ses 4 lieux de culte (avec les églises de Grosmagny, d’Etueffont
et d’Anjoutey).
La célébration
dominicale y était programmée environ une fois par mois.
La disparition de la chapelle
d'Eloie fut décidée par la municipalité courant 2015,
en accord avec la paroisse Sainte Madeleine.
Depuis plusieurs années,
le bâtiment vieillissait et ne répondait plus aux normes de
sécurité, ni à celles concernant l’accès aux
personnes à mobilité réduite.
La mise en conformité
aurait exigé des travaux très coûteux.
L’ordonnance du 25 septembre
2014 fixa une échéance : l’obligation, pour
les communes, d’établir avant le 27 septembre 2015 un «
agenda d’accessibilité programmée »
pour les « établissements recevant du public
».
Cet agenda pouvait inclure
la fermeture au public, au plus tard le 31 décembre 2015, d’un bâtiment
pour lequel des travaux ne seraient pas programmés.
C’est cette option qui a
été prise, lors du conseil municipal du 31 août 2015.
La chapelle d’Eloie, après
58 ans d’utilisation pour le culte et de témoignage de la présence
de l’Eglise catholique, est donc redevenue, fin 2015, une simple petite
maison en bois.
Une dernière messe
y a été célébrée le 13 décembre
2015. |